En moyenne, les personnes âgées atteintes de la maladie de Crohn ont une espérance de vie équivalente à celle de la population globale.
Ainsi, la maladie de Crohn ne réduit pas l'espérance de vie de ceux qui en sont atteints.
Cependant, de nombreux facteurs peuvent venir influer l'espérance de vie des personnes atteintes de la maladie de Crohn comme la précocité du diagnostic par votre médecin traitant, le niveau de prise en charge, l'état de santé générale de la personne et/ou de ses possibles comorbidités.

Qu'est ce que la maladie de Crohn ?
La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l'intestin (MICI) qui peut toucher tout le tube digestif, de la bouche à l'anus. Elle se caractérise par une inflammation et un épaississement de la paroi intestinale, ainsi que des ulcères et, parfois, des fissures et des perforations, et peut augmenter le risque de septicémie. La maladie de Crohn a été décrite pour la première fois en 1932 par le médecin américain Burrill Crohn, accompagné de deux autres gastro-entérologues, Leon Ginzburg et Gordon D. Oppenheimer. Le contenu principal de leur article, publié dans le Journal de l’Association médicale américaine (JAMA), portait sur un groupe de 14 patients présentant une inflammation chronique de l’iléon terminal (partie finale de l’intestin grêle). Bien que des cas similaires aient pu être observés auparavant d'inflammation intestinale, c’est cette publication qui a marqué la reconnaissance officielle et scientifique de la maladie. Elle porte donc le nom de Burrill Crohn.
A ce jour, la maladie de Crohn ne peut pas être totalement guérie, mais un traitement prolongé permet de réduire l'impact sur la vie quotidienne, les éventuelles complications, souffrances intenses et donc de vivre avec la maladie. Une rémission est donc possible mais peut être difficile à maintenir, et des rechutes sont possibles.
Quelle est l'espérance de vie avec la maladie de Crohn ?
L'espérance de vie des personnes atteintes de la maladie de Crohn est aujourd'hui comparable à celle de la population générale. Avec les avancées médicales actuelles, un suivi adapté et une prise en charge régulière dans la durée, les personnes diagnostiquées peuvent espérer une vie longue et de bonne qualité. Les progrès de la médecine et l'évolution des traitements permettent en effet de mieux contrôler la maladie et de prévenir les complications de façon efficace.
Cependant, la maladie de Crohn peut avoir un impact sur la qualité de vie des patients, en raison des symptômes digestifs et extra-digestifs, des hospitalisations et des interventions chirurgicales possibles.
Ainsi, certains facteurs influencent l'espérance de vie des personnes souffrant de la maladie de Crohn :
Gravité de la maladie : L'espérance de vie est généralement plus élevée chez les patients dont la maladie est moins sévère.
Age de diagnostic : L'espérance de vie est généralement plus élevée chez les patients diagnostiqués à un plus jeune âge. Chez un enfant, plus le stade est précoce, meilleure sera la réponse sur le plan immunitaire.
Complications : Le risque de décès est augmenté chez les patients qui développent des complications graves, telles que des obstructions intestinales, des perforations, des fistules ou des cancers. Lorsque l'inflammation de la MC provoque une perforation intestinale, cela peut entraîner une péritonite secondaire et de graves complications. A ce stade, la mortalité est notablement supérieure sur ce type de groupes suivis à l'hôpital.
Traitements : L'observance des traitements et l'accès aux soins médicaux spécialisés contribuent à améliorer l'espérance de vie et joue un rôle sur le long terme.
Tabagisme / arrêt du tabac : Le tabagisme est un facteur de risque de complications et une cause de décès chez les patients atteints de la maladie de Crohn. Il est donc conseillé d'éviter de fumer.
Y a-t-il un risque de cancer constaté chez les patients ?
il existe un risque accru de développer certains types de cancer chez ces personnes. En particulier, le risque de cancer colorectal est plus élevé chez les patients dont la maladie affecte le côlon, surtout si elle est présente depuis plus de 10 ans. Les inflammations chroniques et les lésions répétées de la muqueuse intestinale peuvent favoriser le développement de dysplasies, qui sont des anomalies cellulaires pouvant évoluer en cancer.
Il est donc essentiel de suivre régulièrement des examens de dépistage, comme des coloscopies, pour détecter précocement toute anomalie. La prévention, un avis médical dès le 1er stade et le diagnostic le plus précoce possible sont cruciaux pour réduire le risque de cancer et améliorer les chances de traitement.
Pour réduire le risque de cancer, plusieurs options de traitement sont disponibles :
Traitements médicamenteux :
Anti-inflammatoires : Les médicaments comme les aminosalicylates (5-ASA) sont souvent utilisés pour réduire l'inflammation intestinale.
Corticostéroïdes : Les corticoïdes sont souvent utilisés pour traiter les poussées aiguës de la maladie, ils aident à réduire l'inflammation rapidement sur une phase courte pour éviter les effets secondaires graves.
Immunosuppresseurs : Ces médicaments, comme l'azathioprine et le méthotrexate, aident à réduire l'activité du système immunitaire et à prévenir les rechutes.
Biothérapies : Les anti TNF (comme l'infliximab et l'adalimumab) sont des traitements biologiques qui ciblent des protéines spécifiques impliquées dans l'inflammation.
Surveillance régulière :
Coloscopies : Des examens réguliers permettent de détecter précocement les anomalies cellulaires et les dysplasies qui pourraient évoluer en cancer.
Chirurgie :
Résection intestinale : Dans certains cas, il peut être nécessaire de retirer les parties de l'intestin gravement endommagées pour prévenir les complications.
Modifications du mode de vie et de son activité :
Alimentation / régime alimentaire : Adopter une alimentation équilibrée, éviter voire l'arrêt des aliments irritants pour l'intestin peut aider à réduire l'inflammation. En complément, la prise de vitamine D et vitamine B12 peut être bénéfique en cas de carences nutritionnelles.
Gestion du stress / activité physique : Le stress peut aggraver les symptômes de la maladie de Crohn, donc des techniques de gestion du stress comme la méditation et le yoga peuvent être bénéfiques.
Ces options peuvent aider à réduire le risque de complications graves, y compris le cancer. La décision de se faire opérer dépend du stade de la maladie associé à la réponse du corps face aux traitements. En général, la chirurgie est envisagée lorsque les médicaments et les changements de mode de vie ne parviennent pas à contrôler les symptômes ou lorsque des complications graves surviennent. L'opération est donc envisagée et peut être recommandée si des zones de l'intestin sont gravement endommagées ou en cas de risque élevé de cancer. Il est important de discuter des avantages et des risques d'une intervention chirurgicale avec un gastro-entérologue pour prendre une décision éclairée avant l'opération. La chirurgie peut apporter un soulagement significatif des symptômes, mais elle n'est pas une cure et la maladie de Crohn peut réapparaître dans d'autres parties de l'intestin.
Il est à nouveau important de discuter avec un professionnel de la santé pour déterminer le plan de traitement le plus approprié.
Quels sont les symptômes de la maladie de Crohn ?
Les personnes touchées par la maladie de Crohn ont tout d'abord des symptômes digestifs :
Diarrhée aqueuse, sanglante ou muqueuse : C'est le symptôme le plus fréquent, cette phase est souvent accompagnée de douleurs abdominales et de crampes. La diarrhée peut être un signe de colite ou liée à une infection virale.
Douleur abdominale : Les douleurs peuvent être localisées dans différentes parties de l'abdomen et peuvent être aiguës ou chroniques.
Constipation du fait de rétrécissements intestinaux (sténoses) : L'inflammation chronique et les cicatrices peuvent rétrécir certaines cavités de l'intestin, rendant le passage des selles difficile. En outre, certains antidiarrhéiques ou certains immunosuppresseurs, peuvent provoquer la constipation.
Crampes : Les crampes sont des contractions musculaires involontaires de l'intestin qui peuvent être très douloureuses, parfois liées à des colites.
Perte de poids : La perte de poids est fréquente chez les personnes atteintes de la maladie de Crohn, en raison de la diarrhée, de la perte d'appétit et de l'inflammation intestinale.
Nausées et vomissements : Ces symptômes peuvent être présents chez l'enfant comme l'adulte, surtout en cas de poussée active de la maladie.
Selles sanglantes : La présence de sang dans les selles est un symptôme grave qui nécessite une consultation médicale immédiate.
Fistules : Des fistules peuvent se former entre l'intestin et d'autres organes, comme la vessie ou la peau. Ces fistules peuvent s'infecter et former un abcès.
Incontinence fécale : L'incontinence fécale est rare, mais elle peut être une complication de la maladie de Crohn.
Puis les personnes atteintes de la maladie de Crohn ont aussi des symptômes extra-digestifs dont nous vous citons quelques derniers exemples :
Fatigue : La fatigue peut survenir de façon quotidienne sans prévenir, c'est un symptôme fréquent chez les personnes atteintes de la maladie de Crohn.
Fièvre : La fièvre peut être présente en cas d'infection ou de poussée active de la maladie.
Anémie : L'anémie est une complication fréquente de la maladie de Crohn, due à la perte de sang dans les selles.
Douleurs articulaires : Les douleurs articulaires peuvent être un symptôme de la maladie de Crohn.
Uvéite : L'uvéite est une inflammation de l'œil qui peut être un symptôme de la maladie de Crohn.
Aphtose buccale : Des lésions ulcéreuses peuvent se former dans la bouche.
Ostéoporose : L'ostéoporose est une maladie qui fragilise les os et peut être une complication de la maladie de Crohn.
En France, plusieurs études et organismes se sont distingués par leurs recherches sur le traitement de la maladie de Crohn. Créée en 1988, EPIMAD (Épidémiologie des Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin) est la plus grande cohorte épidémiologique européenne consacrée aux MICI, couvrant les régions du nord de la France (Hauts-de-France et Normandie). L’INSERM finance et coordonne plusieurs projets de recherche fondamentale et clinique sur la maladie de Crohn.
La rectocolite hémorragique (RCH) est également un type de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI). Bien qu'elle partage des similitudes, elle présentent des différences importantes avec la maladie de Crohn qui peut globalement affecter n'importe quelle partie du tube digestif, de la bouche à l'anus, tandis que la rectocolite hémorragique est limitée au rectum et au côlon. En outre, l'inflammation de la rectocolite hémorragique est généralement plus superficielle, avec des conséquences plus légères.
Quel type d'hébergement pour une personne atteinte de la maladie de Crohn ?
Il existe deux types d'établissements pour les personnes âgées diagnostiquées :
Les Ehpads qui sont des structures médicalisées et qui peuvent accueillir tout profil de personnes âgées atteintes de diverses pathologies
Les familles d'accueil pour personnes âgées peuvent être une autre solution. Les familles d'accueil sont des structures d'hébergement pour personnes âgées qui sont souvent situées dans des environnements plus familiaux et confortables que les maisons de retraite traditionnelles.
Pour en savoir plus sur cette solution d'hébergement humaine des personnes âgées que nous plébiscitons, inscrivez vous ci-dessous ou à cette page ici et un conseiller Famillys vous donnera toutes les informations nécessaires.
Quels aliments interdits pour la maladie de Crohn ?
Il n'y a pas de régime alimentaire universel pour la maladie de Crohn.
Les aliments qui déclenchent des troubles et des symptômes varient d'une personne à l'autre.
Cependant, certains aliments sont plus susceptibles d'irriter le système digestif et d'aggraver les symptômes chez les personnes touchées par la maladie de Crohn. Nous vous citons quelques exemples pouvant entraîner des douleurs ou crises digestives.
Aliments riches en fibres insolubles :
Légumes crus : chou, brocoli, poivrons, oignons, ail, etc.
Fruits crus : pommes, poires, raisins, fraises, etc.
Céréales complètes : blé entier, riz brun, etc.
Noix et graines : amandes, noix de cajou, graines de chia, etc.
Popcorn
Aliments gras :
Viandes grasses : bœuf, porc, agneau, etc.
Charcuterie : saucisses, bacon, etc.
Fromages gras : fromage à pâte dure, fromage fondu, etc.
Plats frits et gras : frites, hamburgers, etc.
Nourriture transformée : plats cuisinés, sauces industrielles, etc.
Aliments épicés :
Piments
Curry
Poivre noir
Moutarde
Autres aliments :
Lait et produits laitiers : certains patients atteints de la maladie de Crohn ont une intolérance liée au lactose.
Alcool : L'alcool peut irriter l'intestin et aggraver les symptômes.
Caféine : La caféine peut être diminuée car elle stimule le transit intestinal et aggrave la diarrhée.
Sucres raffinés : Les sucres raffinés peuvent perturber la flore intestinale.

Conclusion
La maladie de Crohn (MC) est une pathologie inflammatoire chronique de l'intestin dont le cours peut varier selon le stade et le segment de l'intestin affecté. Bien que souvent considérée comme non mortelle, ses complications, telles que la colectasie (dilatation toxique du côlon), peuvent devenir gravement toxiques dans les cas avancés ou non traités, augmentant ainsi le risque de surmortalité.
Au cours de son évolution, la MC peut présenter des formes allant de modérées à sévères, avec une atteinte parfois localisée, parfois étendue. Les suivis modernes, bien que plus efficaces que les approches anciennes, indiquent souvent une supplémentation en vitamine D pour contrer les conséquences de la maladie sur la santé osseuse.
Cette complexité illustre l'importance de surveiller attentivement la progression de la maladie pour éviter des complications telles qu'une dilatation toxique ou d'autres issues graves.
Bien que la maladie de Crohn n'affecte pas directement l'espérance de vie des personnes, il est crucial de prendre en compte les divers facteurs qui peuvent influencer leur qualité de vie et diminuer les risques. Un diagnostic précoce, une prise en charge adéquate et une attention particulière à l'état de santé général et aux comorbidités des patients dans le temps sont essentiels pour optimiser leur bien-être. Il est donc primordial de continuer à sensibiliser et informer sur cette maladie afin d'améliorer la prise en charge et le soutien des personnes âgées souffrant de la maladie de Crohn.